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Imaginez ceci : vous poussez une porte lourde, un peu trop froide pour être honnête, et vous tombez nez à nez avec une petite brune en tailleur grenat qui vous salue sans sourire. Elle a la trentaine – à ce qu’il semble -, des cheveux mi-longs bouclés, et elle s’appelle Lénore. Elle est la gardienne des lieux. Elle ne cligne jamais des yeux.

Bienvenue au Musée Vermillon.

Ici, chaque objet mystérieux a une histoire. Et pas du genre « acheté chez un antiquaire farfelu un dimanche de pluie ». Non. Du genre « retrouvé dans un coffre-fort scellé depuis 1842 avec une note écrite en alphabet disparu ». Lénore vous dira qu’il n’y a pas de mystère, seulement des curiosités mal comprises. Mais elle dit beaucoup de choses, Lénore.

Qu’est-ce qu’un objet mystérieux, exactement ?

Excellente question. Ce n’est pas forcément ancien. Ce n’est pas toujours magique. Mais c’est à coup sûr étrange. Un peu trop à sa place, ou pas assez. Parfois, l’objet fait quelque chose qu’il ne devrait pas faire. Parfois, il ne fait rien, mais c’est justement ce silence qui inquiète.

Un objet mystérieux, c’est celui que vous continuez à envisager une fois le musée fermé.

Pourquoi sommes-nous fascinés par ces choses ?

Parce qu’elles sont des questions sans réponses. Parce que notre cerveau adore combler les blancs. Parce qu’on espère, au fond, que quelque chose d’impossible soit vrai. Un miroir qui ne reflète pas le temps. Une clef sans serrure. Un masque qui change d’expression quand on ne le regarde pas. Est-ce du folklore ? De la science mal digérée ? De l’art extrêmement engagé ? Lénore hausse les épaules. « Cela dépend du visiteur », murmure-t-elle.

Le Musée Vermillon, ou la mise en scène du doute

Ce lieu n’est pas un musée classique. Il ne répertorie pas, il ne conserve pas, il invite. Chaque objet y est présenté comme une porte vers une histoire. Vous n’aurez pas toutes les clés. C’est voulu. Vous sortirez peut-être avec plus de questions qu’en entrant. C’est aussi voulu. Et puis, peut-être que vous partirez muni de pas mal d’objets sous le bras que vous présenterez à votre table de JDR, avec le grand sourire du MJ qui signifie qu’il est déjà trop tard. Notre réserve est là pour ça.

On y trouve, par exemple, une montre à gousset arrêtée à 3h13, retrouvée dans une valise sans nom sur un quai de gare désert. Un carnet à la couverture en cuir noir, dont chaque page est écrite dans une langue différente. Un peigne délicatement ouvragé… qui n’accepte pas de peigner deux fois la même chevelure et qui dispose de méthodes d’intimidation diablement efficaces pour le faire comprendre.

Vous voulez en voir plus ?

Le Musée Vermillon vous ouvre ses portes très bientôt. Mais attention : on ne ressort jamais tout à fait pareil. Et parfois, c’est Lénore qui vous choisit, pas l’inverse.


PS : Si vous trouvez une plume rouge dans votre poche en sortant, c’est normal. Enfin… presque.